Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/164

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mais. Demanderiez-vous un plus beau Roy, et plus gros, et plus gras qu’il est ? C’est, par sainct Jacques ! une belle piece de chair, et n’en sçauriez trouver un qui le peze !

Messieurs de la Noblesse, qui tenez les villes et chasteaux au nom de la saincte Union, estes-vous pas bien aises de lever toutes les tailles, decimes, aydes, magazins, fortifications, guet, corvées, imposts et daces[1] de toutes denrées, tant par eau que par terre, et prendre vos droicts sur toutes prises et rançons, sans estre tenuz d’en rendre compte à personne ? Soubs quel Roy trouveriez-vous jamais meilleure condition ? Vous estes Barons, vous estes Comtes et Ducs en proprieté de toutes les places et provinces que vous tenez. Vous y commandez absolument et en rois de carte. Que vous faut-il mieux ? Laissez et oubliez ces noms precieux de Monarchie Françoise, et ne vous souvienne plus de nos ancestres ni de ceux qui les ont enrichis et anoblis. Bref, Qui bien sta, non si move[2].

— Quant à vous Messieurs les Ecclesiastiques, à la verité, j’y perds mon latin, et veoy bien que, si la

  1. Impôt sur les denrées.
  2. Qui s’y trouve bien, y reste. Nous avons conservé l’orthographe moitié française, moitié italienne de cette sentence, telle que la donne l’édition princeps.