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president que je nommeray encore icy par honneur, Monsieur de Nully, qui, outre le courageux commencement et progrez qu’il a faict à la Ligue, de laquelle il peut estre dit le pere putatif, a bien daigné exposer ses filles et prostituer leur reputation au bourdel, pour faire service à messieurs les Princes et à messieurs ses Curez et Predicateurs[1]. Diray-je aussi le faict heroïque de ce bon Baston, qui signa si valeureusement la Ligue de son propre sang tiré de sa main, laquelle depuis, par miracle, a demouré estropiée, tant ce glorieux martyr a voulu souffrir pour la saincte Union[2] ? Et toy, genereux arc-boutant de l’Union, Loys Dorleans[3], ton Catholique Anglois, et ton Expostulation, et la harangue faicte en faveur et à l’honneur du Legat et des Espagnols, meritoient qu’on te mist en la place du pre-

  1. Rose avait séduit la fille du président de Neuilly. Dans la Confession générale des chefs de l’Union, on lui faisait dire ;
  2. Jacques Baton, conseiller au Parlement, membre du Con seil des Quarante. Un des plus ardents ligueurs ; il se tira du sang du bras pour signer son adhésion à l’Union, et à la suite de cela demeura estropié de la main.
  3. Louis Dorléans, avocat au Parlement, puis avocat du roi pour la Ligue, écrivit un pamphlet séditieux sous le titre : Le catholique Anglois.

Sous feinte hypocrisie j’ay caché l’adultère De l’enfant que j’ay fait à la belle Neuilly, Lorsqu’en la confessant son premier fruit cueilly.