Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/220

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les Princes du sang, qui ont toujours esté personnes sacrées, comme les colomnes et appuiz de la Couronne et Monarchie Françoise ? Où sont les Pairs de France, qui devroient estre icy les premiers pour ouvrir et honorer les Estats[1] ? Tous ces noms ne sont plus que noms de faquins[2], dont on faict littiere aux chevaux de messieurs d’Espagne et de Lorraine ! Où est la majesté et gravité du Parlement, jadis tuteur des Roys et mediateur entre le Peuple et le Prince ? Vous l’avez mené en triomphe à la Bastille, et traîné l’authorité et la justice captive, plus insolemment et plus honteusement que n’eussent faict les Turcs ! Vous avez chassé les meilleurs, et n’avez retenu que la racaille passionnée ou de bas courage. Encore, parmy ceux qui ont demouré, vous ne voulez pas souffrir que quatre ou cinq disent ce qu’ils pensent, et les menacez de leur donner ung billet[3], comme à des Heretiques ou Politiques !

Et neantmoins voulez qu’on croye que ce que vous en faictes n’est que pour la conservation de la Religion et de l’Estat ! C’est bien dict. Examinons un

  1. x États de la Ligue, le chancelier, les maréchaux, les présidents des cours souveraines légalement investis de leurs charges n’étaient pas présents.
  2. nnequins. On s’en servait dans les manèges pour aguerrir les chevaux.
  3. Un ordre d’arrestation.