Aller au contenu

Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des traistres : dont s’ensuyvit la penderie d’Amboisc[1], qui descouvrit les autheurs de la faction ; et de là s’ensuyvit le mandement rigoureux qu’on fit au Roy de Navarre ; et la prison de monsieur le Prince de Condé, aux Estats d’Orléans ; et beaucoup d’autres tristes accidents longs à raconter, lesquels eussent continué beaucoup pires, si la soudaine mort du petit Roy n’en eust destourné le cours et rompu le coup qu’on alloit assener sur ces premiers Princes du sang royal, et sur la famille de monsieur le Connestable et des Chastillons.

Il est aysé à juger combien vostre maison fut esbranlée et fracassée par ceste inopinée mort ; et pouvez croire, Monsieur le Lieutenant, que monsieur vostre pere et messieurs vos oncles jouerent tout un temps à l’esbahy[2], comme vous peustes faire quand on vous porta la nouvelle de la mort de vos freres. Mais, non plus que vous, ils ne perdirent pas courage ; et dés lors eurent de bons advis et consolalions du Roy d’Espagne, duquel nous parlions tantost, auxquels ils voulaient enlever le roi, et qui devait s’exécuter à Blois le 0 mars 1560.

  1. Les Guise, avertis des projets des huguenots, avaient emmené le roi de Blois à Amboise. Là, eurent lieu de nombreuses exécutions, par l’épée et la corde, des protestants conjurés.
  2. Expression proverbiale : c’est-à-dire qu’ils ne s’attendaient pas à ce qui arriva.