Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/236

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France ; et que, l’ayant Hues Capet pris à Laon et mené prisonnier avec sa fe mme à Orleans, il eut un fils masle, duquel il affirmoit les ducs de Lorraine estre descenduz. Cela s’est soubs main jetté parmy le peuple : dont vous n’estiez pas marris, encore que les histoires communes et véritables tesmoignent assez qu’il y a eu interruption des masles en la race de Lorraine par deux femmes, et notamment en la femme de Godefroy de Bouillon, nommée Idain. Aussi en lit ledit Archidiacre l’amende honorable par arrest, et s’en desdict en presence de toute vostre famille, comme lasche et poltron.

Mais enfin il n’y avoit apparence que, de ce temps-là, mondit sieur vostre oncle peust aspirer à la Royauté, ayant tant d’obstacles et de testes, ou à combattre, ou à faire mourir par glaive ou par poison. Bien est vray que, dés son commencement, il fut ambitieux des grandeurs et du gouvernement de l’Estat plus que nul autre de son aage, et ne fay doute qu’il n’ait désiré posseder les Roys, et les tenir, s’il eust peu, en curatelle, comme faisoient anciennement les Maires du Palais, pour disposer de tout à son appetit et avancer ou reculer tous ceux qu’il luy eust pleu ; qui est ce à quoi ordinairement les plus grands aspirent. Cependant y estant à peu prés parvenu, comme il a faict de son vivant,