Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/244

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s’eslever pour vous quand elles vous verroient aux champs avec une armée, vous avoient manqué, et estoient encore retenues de quelque crainte et reverence du nom des Roys et de la Majesté Royale, vous pratiquastes sans vous desarmer, dedans toutes les villes, ceux des habitants que sçaviez avoir quelque creance et dignité sur le peuple. Vous corrumpistes les uns par argent qui vous venoit en abondance d’Espagne ; les autres par promesses de biens, offices benefices ; et les autres par impunité des crimes dont ils estoient poursuivis en justice. Mais principalement vous dressastes vos machines contre ceste miserable ville où vous n’oubliastes aucun artifice, jusques aux plus abjectes et honteuses submissions, pour rechercher et gagner la simple populace[1]. Vostre frere s’en alla armer en Champagne et Bourgongne pour surprendre les places du Roy, non celles des Huguenots, dont on ne parloit point en ce pays-là, sinon à Sedan, où il fit mal ses besongnes. Vous, Monsieur le Lieutenant, allastes en Guyenne avec une puissante armée, pour attendre l’occasion de jouer vos jeux[2] ; et c’est à mon advis, la raison que

  1. Le premier agent que le duc de Guise employa pour former une ligue à Paris fut un nommé Charles Hotman, dit La Rocheblond.
  2. C’est eu 1585 que Le duc de Mayenne alla en Guyenne.