Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fortune de monsieur vostre frere[1], advertistes le deffunct Roy de l’entreprise qu’on faisoit de l’emmener, et l’admonestiez de se haster d’y prevenir. Si cela est vray, je m’en rapporte à vous. Mais c’est chose toute vulgaire, que madame d’Aumale[2], vostre cousine, fut à Blois exprés pour descouvrir tout le mystere au Boy : où elle ne perdit pas ses peines. Et dit-on que son mary et elle eussent dés lors faict banqueroute à la Ligue, si on luy eust voulu donner le gouvernement de Picardie et de Boulongne, et payer ses debtes. Quant à vous, je ne pense pas qu’ayez eu le cœur si lasche que de trahir vos freres ; et on sçait bien qu’estiez convié à venir et vous trouver aux nopces[3], où l’on vous eust faict de leur livrée4 ; mais, soit que vous vous deffiassiez de l’encloueure, ou que ne voulussiez vous hazarder tous trois ensemble, vous vous tinstes à Lion, aux escoutes, pour attendre l’issue et l’execution de l’en-

1. Il y avait entre le duc de Mayenne et son frère, le duc de Guise, une rivalité d’amour, et ils furent même sur le point de se battre.
  1. Il paraît certain que madame d’Aumale vint de Paris à Blois avertir le roi des projets des Guise et des membres de l’Union.
  2. Au massacre de ses frères.
  3. Où on l’eût fait périr comme eux. La coutume était, aux - noces, de porter des rubans à la couleur ou livrée du marié.