fortune de monsieur vostre frere[1], advertistes le deffunct Roy de l’entreprise qu’on faisoit de l’emmener, et l’admonestiez de se haster d’y prevenir. Si cela est vray, je m’en rapporte à vous. Mais c’est chose toute vulgaire, que madame d’Aumale[2], vostre cousine, fut à Blois exprés pour descouvrir tout le mystere au Boy : où elle ne perdit pas ses peines. Et dit-on que son mary et elle eussent dés lors faict banqueroute à la Ligue, si on luy eust voulu donner le gouvernement de Picardie et de Boulongne, et payer ses debtes. Quant à vous, je ne pense pas qu’ayez eu le cœur si lasche que de trahir vos freres ; et on sçait bien qu’estiez convié à venir et vous trouver aux nopces[3], où l’on vous eust faict de leur livrée4 ; mais, soit que vous vous deffiassiez de l’encloueure, ou que ne voulussiez vous hazarder tous trois ensemble, vous vous tinstes à Lion, aux escoutes, pour attendre l’issue et l’execution de l’en-
1. Il y avait entre le duc de Mayenne et son frère, le duc de Guise, une rivalité d’amour, et ils furent même sur le point de se battre.