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Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/273

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fistes rechercher sa mère et ses parents pour les enrichir d’aumosnes publiques, afin que cela fust un leurre et une amorce à d’autres qui pourroient entreprendre de faire encore un pareil coup au Roy de Navarre, sur l’asseurance qu’ils prendroient, par l’exemple de ce nouveau martyr, qu’aprés leur mort ils seroient ainsi sanctifiez et leurs parents bien -recompensez !

Or, je ne veux point examiner plus avant vostre conscience, ni vous pronostiquer ce qui vous peut advenir pour ce faict-là ; mais il faudroit que la parole de Dieu fust menteuse (ce qui n’est point), si vous ne recevez bientost le salaire que Dieu promet aux meurtriers et assassinateurs, comme vostre frere a faict pour avoir assassiné le feu Admirai, et le feu Admirai pour avoir faict assassiner vostre pere[1]. Mais je lairray traiter ceste matiere aux Theologiens, pour vous ramentevoir une lourde faute que listes sur cest instant : car, puisque n’aviez point craint de declarer en tant de lieux que vostre but estoit de regner, vous aviez lors, et sur le coup, une belle occasion de vous faire eslire Roy, et y fussiez mieux Jacques Clément, sur un pilier de marbre dans l’église de Notre-Dame.

  1. On accusa l’amiral de Coligny d’avoir fait tuer, par Poltrot de Méré, le duc François de Guise.