Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/308

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et publiez de son auctorité, par lesquels il leur permet l’exercice de leur religion ; et, s’il ne tenoit qu’à cela, il y a long-temps qu’il en a offert autant au Duc Maurice et à Messieurs les Estats pour avoir la paix avec eux. Il ne voudroit pas faire pis que son pere, que nous avons apris avoir accordé aux Protestants d’Allemagne et aux Luthériens ce qu’ils ont voulu, pourveu qu’ils le reconneussent pour Prince et lui payassent ses droicts. S’il ayme tant la Religion Catholique, et haist ceux qui n’en sont point, comment peut-il endurer les Juifs et les Marranes[1] en ses pays ? Comment se peut-il accorder avec les Turcs et les Mahumetans d’Afrique, desquels il achepte la paix bien cherement ? Il ne faut plus que ses espions, les Jesuites Scopetins[2], nous viennent vendre ces coquilles de Saint-Jacques : le jeu est trop descouvert. Le duc de Feria a fait veoir ses memoires par degrez et piece à piece, comme s’il avoit apporté d’Afrique, fertile en poisons et venins, par le commandement de son maistre, une boite

    et de Zélande et les autres Etats des Pays-Bas, par lequel la religion nouvelle continuerait à être librement pratiquée dans les Pays-Bas.

  1. Maures.
  2. De scopetta, escopette, parce que les Jésuites de Trèves étaient soupçonnés d’avoir suscité l’assassin qui tua, en 1584, Guillaume de Nassau, prince d’Orange, d’un coup de pistolet.