Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/343

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

double[1], dont il sembloit que le Sud-Ouest fust le plus gros et souffloit le plus fort[2], et envoyoit les nues du costé du Nord-Nord-Est. Au dessoubs dudit tableau estoit escript ce petit quatrain :

ICY SONT LES TERRES NOUVELLES,
OU LA ROYNE SE PAIST DE VENT :
QUI VOUDRA SCAVOIR DES NOUVELLES
METTE LE NEZ SOUBZ SON DEVANT.

Pendant que je me ravissois en la contemplation de ce troisiesme tableau, et auparavant que j’eusse jetté la veue sur les autres qui suivoient, les Princes et Princesses susdites passerent, et fallut que je courusse aprés pour entrer à leur suitte. Mais, parce que la presse n’estoit pas grande, l’huissier qui m’avoit desja poussé me remarqua et repoussa plus rudement qu’à la première fois : qui me fit prendre resolution de me retirer, et laisser là les Estats bien cloz et fermez[3].

  1. C’est-à-dire : les vents venant des quatre points cardinaux, subdivisés en vents intermédiaires, comme nord-est, nord-ouest, sud-est, sud-ouest, etc.
  2. Par rapport à la situation de Paris, le vent du sud-ouest est celui qui vient d’Espagne.
  3. L’édition de la Satyre Ménippée comprise dans les Mémoires de la Ligue, compte encore quinze tableaux après ceux-ci.