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Car estant camus et punais,
Il ne sent point quand on le pique.


XXII - SUR LE VŒU

D’UN NAVIRE D’ARGENT

FAICT A NOSTRE-DAME DE LAURETTE, PAR MARTEAU, PRÉVOST DES MARCHANDS (1590)[1]


Faire aux saincts quelque vœu en péril de naufrage,
Et puis s’en acquitter quand on est au rivage
C’est chose bien louable, et blasmer ne la veux :
Mais qui est l’insensé qui veut payer ses vœux
Estant encore en mer au fort de la tempeste ?
Thévet[2] ne vit jamais une si grosse beste.


XXIII - REPRISE SUR LE MESME SUBGECT


Qu’ay-je dit ? je m’en repends :
Beste n’est celuy qui voue :
De nostre cuir il se joue,
Et s’acquitte à noz despens.
  1. Pendant le siège de Paris, dans une assemblée à l’Hôtel de Ville, le docteur Boucher eut l’idée d’un vœu à Notre-Dame-de-Laurette ; il s’agissait d’offrir pour les habitants une lampe et un navire d’argent du poids de 300 marcs. Après le siège, personne ne songea à accomplir le vœu.
  2. Thévet avait voyagé en Orient. C’était un voyageur crédule et naïf qui prétendait avoir vu les monstres les plus fabuleux. Il avait rapporté un crocodile empaillé que l’on appelait : La grosse bête de Thévet.