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Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/391

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struction et connoissance serieuse des affaires passées. Voylà toute la finesse qu’on y entend, et la raison dont on doit payer ces delicats, en la puissance desquels il est de la rongner et retrancher, ou de n’en lire que le quart ou la moitié, comme ils voudront, s’ils la trouvent trop longue ; mais je m’en rapporte aux mieux entenduz, s’il y a rien qu’on en puisse oster, et qui n’y soit appliqué fort à propos. Toutesfois à vous est permis la tailler ou rongner comme il vous plaira : je n’en trouveray pas le vin pire, et vous prie pour la fin me laisser en paix. Sur cela je n’osay l’importuner davantage, encore que j’eusse grand desir de sçavoir si luy ou le seigneur Agnoste n’avoient rien faict sur la cause des Jesuistes, mais il me coupa broche, et me dit : On a accoustumé, à la mode de nostre pays, de dire ce qu’on pense. Je vous diray donc que je pense que c’est assez discouru pour ceste fois, et vous prie encore un coup de me laisser en paix. Ce disant, appella son valet, qu’on vinst mettre la nappe, et j’eus honte de demourer plus long temps. M’en vins instruit de ces belles responses, desquelles je vous ay voulu faire part, pour le contentement de ceux qui sont, comme moy, curieux de la verité.