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Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/48

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L’IMPRIMEUR AU LECTEUR


Ce discours de la tenue des Estats de Paris et de la vertu du Catholicon d’Espagne fut faict, en langue italienne, par un gentil-homme florentin, qui estoit à Paris pendant que les Estats s’y tenoient, en intention, comme il est à presupposer, de le porter à son maistre le duc de Florence, pour luy representer l’estat admirable des affaires de France. Mais il advint, comme il s’en retournoit en son pays et passoit par Amiens pour aller en Flandre, que son palefrenier, Breton de nation, ne se voulant hazarder à si long voyage, et ayant recogneu que son maistre n’estoit pas autrement bon Catholique, parce qu’il appeloit le Biarnois[1] il Rè di Francia, se separa doucement de luy, sans luy rien dire qui le faschast, ne qui le troublast en son repos. Mesmes, pour le soulager de la nourriture de deux chevaux, en emmena le meilleur, avec la valize en laquelle estoit l’original dudit Discours. Mais Dieu voulut

  1. Le Biarnois, Henri de Bourbon, roi de Navarre, depuis Henri IV, roi de France.