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Aprés ces beats Peres marchoient les Quatre Mendiants, qui avoient multiplié en plusieurs Ordres, tant ecclesiastiques que seculiers ; puis les Paroisses ; puis les Seize, quatre à quatre, reduits au nombre des Apostres[1] et habillez de mesme, comme on les joue à la Feste-Dieu.

Aprés eux marchoient les Prevost des Marchands et Eschevins, bigarrez de diverses couleurs[2] ; puis la Cour de Parlement telle quelle, les gardes Italiennes, Espagnoles et Wallonnes de Monsieur le Lieutenant, puis les Cent Gentils-hommes, de fraiz graduez par la sainte Union, et aprés eux quelques veterinaires de la confrairie Sainct-Eloy[3].

Suyvoient aprés : Monsieur de Lyon tout doucement, le cardinal de Pelvé tout bassement, et, aprés eux Monsieur le Legat, vray miroir de parfaicte beauté[4] ;

  1. C’est-à-dire à douze. En effet, le duc de Mayenne, très irrité contre les Seize, à cause de l’exécution du président Brisson et de ses compagnons, en avait fait pendre quatre, des principaux meneurs, le 4 déc. 1591, savoir : Ameline, avocat au Châtelet ; Louchart, commissaire ; Aimonnot, procureur en la Cour ; et Anroux.
  2. Allusion aux divergences d’opinions des échevins, dont le plus grand nombre avait alors secrètement quitté le parti de la Ligue.
  3. Vétérinaire de la confrairie Saint-Eloy. Les maréchaux-ferrants.
  4. Le cardinal de Plaisance était remarquable par sa laideur.