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Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/75

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la Couronne de France, fut, par lesdits Estats, degradé et declaré incapable de succeder au Royaume ; luy et tous ses adherents et fauteurs excommuniez, agravez, réagravez, cloches sonnants et chandelles esteintes, puis bannis ad tempus. Mais la Tapisserie dont ladite Sale estoit tendue, en douze pieces ou environ, sembloit estre moderne et faicte exprés, richement estoffée à haute lisse, et le daiz de mesme, soubs lequel devoit estre assis Monsieur le Lieutenant.

A un des costez et pante du daiz, par le dedans, estoit representé au vif un Sertorius, habillé à la françoise parmy des Espagnols, consultant une biche fée dont il disoit entendre la volonté des dieux.

En l’autre pante estoit l’effigie de Spartacus haranguant son armée d’esclaves, qu’il avoit faict armer et revolter contre l’empire Romain.

En la troisiesme estoit le portraict dudit personnage ayant un flambeau dans la main, qui venoit de mettre le feu en un temple ; et au bas de la pante y avoit escrit : Si aqua non possum, ruina extinguam. La quatriesme ne se pouvoit veoir à cause de l’obscurité contre son jour.

Au-dessus de la teste et au fond dudit daiz estoit un crucifix, à la stampe[1] moderne de Paris, ayant la

  1. Stampe, ancienne forme du mot estampe. Il s’agit donc