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DES CHEVAUX

appliquer le plus chaudement que le Cheval pourra ſouffrir & avec l’Onguent & la Filaſſe par deſſus, lui faire tenir avec un Bandeau ou une Peau d’Agneau, ou de Lievre, pour que cette partie ſoit plus chaudement, & lorſque l’on verra que cett Apoſtume ne voudra pas percer, au bout de 7. à 8. jours, il faudra avec un fer rouge, & de la groſſeur du bout du doigt, le percer ; la Matirer en ſortira, & ſi le ſang eſt mêlé avec la Matiere, c’eſt une marque que l’Apoſtume eſt mûre. Quoiqu’il n’y ait point de mal, il faudra cependant y introduire tous les jours une tente de Filaſſe, frotée avec de l’Onguent Baſilicum, juſqu’à ce qu’il ne ſorte plus de ſang, continuant toûjours à tenir la paye bien chaudement. Dans ces ſortes de Maladies, il ne faut point que le Cheval mange d’Avoine, mais bien du Son & qu’il ne boive point froid & que le Son ſoit chaud, avant de le lui donner. S’il n’étoit point ſprti de ſang de cet Abcèz, il ſeroit preſque inutile de rien mettre dans la Playe, continuant ſeulement de la frotter avec l’Onguent ci-deſſus. Si le Cheval étoit dégoûté & qu’il ne pût boire ni manger, il lui faudroit faire prendre, de tems en tems, quelques Cordiaux, pour tâcher de le remettre en appetit.

CORDIAUX POUR LES CHEVAUX MALADES ET DEGOUTEZ
Theriaque. 1. Once.
Confection d’Hyacinthe. ½. Once.
Rhubarbe ½. Once.
Racine d’Angelique de Bohéme. ½. Once.
Criſtal Mineral, ou ſel Prunelle. ½. Once.

Le tout mêlé enſemble & mis dans une Bouteille de Vin ; au deffaut des ſuſdites Drogues, quatre Onces de Poudres cordiales, données comme ci-deſſus, de jour à autre, pendant la Maladie & tenir toûjours le Cheval chaudement avec de bonnes Couvertures.

AUTRE REMEDE POUR LA GOURME


PRenez Sauge & Lavande, une Poignée de chacune, bien broyées dans un mortier ; ajoutez y deux poignées de fleur de farine , faites boüillir le tout enſemble dans du Vinaigre à diſcrétion : le tout étant bien cuit & mis dans un Pot, vous en apploquerez ſur les Glandes qui ſont ſous la Ganache, le plus chaud qu’il ſera opſſible, deux fois par jour, tenant le Cheval bien chaudement dans l’Ecurie, & le ferez boire à l’Eau blanche & metterez à chaque fois qu’il boira, un quarteron de Miel, le tout dans un ſeau ; à chaque fois, vous le laiſſerez une heure ou deux devant lui ; & lorſque vous lui retirerez la Boiſſon vous jetterez ce qui aura reſté & vous laverez bien le ſeau ; parceque ce qui pouroit y reſter donneroit de l’aîgreur à ce que vous y mettriez, ce qui pourroit dégoûter le Cheval. Si ce n’eſt qu’une ſimple Gourme le Remede ſuivant poura la guerir.

POUR AIDER A UN CHEVAL QUI JETTE LA GOURME


PRenez trente grains de Poivre noir, faites infuſer dans dix ou douze Onces de Vin blanc, l’eſpace de 24. heures, ſur de la Cendre chaude, ſans que cela boüille ; ayant retiré les grains de Poivre, faites prendre le

Vin
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