Page:Saurin - Œuvres choisies, Didot, 1812.djvu/82

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Eh bien ! Quelle nouvelle ?

Est-il pris ?

Messala

Oui, Seigneur.

Émilie
À part.

Ô fortune cruelle !

Messala
À Crassus.

Devant vous, à l'instant, vous l'allez voir venir;

Et je me suis hâté pour vous en prévenir.

Crassus

Lui vivant, Messala, qu'il se soit laissé prendre!

Eh ! Comment a-t-on pu le forcer à se rendre ?

Messala

D'incroyables efforts ont signalé son bras ;

Nous l'avons vu trois fois rallier ses soldats ;

Terrible, et tout couvert de sang et de poussière,

Des nôtres renverser l'impuissante barrière,

Et pénétrer enfin jusqu'à nos derniers rangs,

Entouré d'un rempart de morts et de mourants.

Mais, presque seul, il voit deux légions nouvelles,

Qui, pour l'environner, développant leurs ailes,

Ne laissent à son choix que les fers ou la mort.

Sa main contre son sein s'allait tourner d'abord,

Quand le chef des Gaulois s'est offert à sa vue.

De rage, à cet aspect, sa grande âme est émue ;

Il pousse un cri, s'élance, et, plus prompt que l'éclair,

Aux yeux de Noricus il fait briller le fer,

Le plonge dans son sein : la pointe étincelante