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FORMATIONS QUI CONTIENNENT O^. 123

Les adjectifs se comportent de même: yaçàs, tavâs, toçds^.

Thèmes en -yas. En ajoutant -yas (dans certains cas ias) à la racine normale, on obtient le comparatif de cette racine fonctionnant comme adjectif. Le thème du superlatif est dérivé du premier au moyen d'un suff. ta, dont l'addition a nécessité l'affaiblissement du suffixe précédent, mais non pas celui de la racine. Il convient donc de réunir les deux classes de thèmes.

Sanskrit sdhyas, sâhistha; ksépïyas, ksépistha, cf. ksiprâ; râgïyas, râgiétha, cf. rgû. Zend darezista, cf. dërëzra.

Les cas où le grec a conservé cette formation ancienne, indé- pendante de l'adjectif, sont précieux pour la détermination de la qualité de l'a. La rac. qpep donne cpépiaioç, Kepb KépbicTTOç; |lii-vù-ç a pour comparatif ne{-(y)uuv, xpaxOç (= *KrTuç) RpeicTCiuv*. Le vieux comparatif attique de ôXîyoç est ôXeiZujv, v. Cauer, Stud. VIII 254. Ainsi l'a est bien a^.

Si l'on adopte l'étymologie de M. Benfey, le lat. pêjor est au skr. pjyû ce que jaeiuuv est à inivùç. — En gotique il faut remarquer Ve de vairsizd.

Thèmes en -man. a) Les neutres:

Exemples grecs: pXé|Li)Lia, Opé|U)ua, Treîaïaa pour *Ttévd|Lia, cré\|ua, (TnépiLia, TéX|Lia, cpdéTua; beî|Lia, \<â\ia\ peû|aa, 2eÛY|ua. Comparez ces deux séries-ci: Képina, TtXéYlua, Tépina, qpXéYiua, (TTéX|Lia (Hes.); — Kop^ôç, ttXoxmôç, TÔpiiioç, qpXoYIiôç, aToX|Li6ç (p. 71), en outre é'piaa «boucles d'oreilles» à ôpiioç «collier», é'p|Lia «appui pour les vaisseaux» à ôpiLioç «rade», é'p^i' ôbuvàuuv à ôp|Lir|; q)ép|Liiov, diminutif de *cpép)Lia, à qpopiLiôç, xtO|iia à x^MÔç pour *xO|liôç, *xou|u6ç (cf. ityi^ pour *Z;ou|Liri, lacon. Z;uj|Liôç).

L'homérique oî|aa de ei «aller» a dû être formé sur l'analogie de oî^oç. L'o de bÔY|ia parait être un Q. On n'est pas au clair sur ^â)^a; en tous cas rien ne justifierait un primitif bômua. ôxiua {= ëxna), que donne Hésychius, ne peut qu'être moderne.

En latin: germen, segmen, tegmen, termen (Varron). L'm de culmen est dû à la consonne qui suit.

Paléoslave brémç «fardeau» pour *berme, slême «culmen tecti»: pour *selme, vrémç «temps» pour *verme. Miklosich, Vergl. Gramni. II 236.

��1. Le nom uëâs affaiblit la racine, mais le suffixe est différent; ûras «poitrine» et çh-as «lête> ne peuvent pas non plus être mis en parallèle direct avec les mots comme vàéaa.

2. Le superlatif, cédant à l'analogie de Kpaxûç etc. fait KpriTicrroç.

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