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138 ÉTAT RÉDUIT DES RACINES EN rt.

Le sanskrit a presque complètement perdu la forme faible; voy. plus bas.

Pour l'aoriste non-thématique, qui est un imparfait de la 2* classe, M. J. Schmidt (-ST. Z.XXIII282) nous semble avoir prouvé surabondamment ceci: toutes les formes grecques qui n'appartiennent pas au singulier de l'actif et qui ont une longue, ainsi ë-(JTâ-)Liev, sont des formes secondaires faites sur le modèle de ce singulier, à moins qu'il ne s'agisse d'un genre de racines spécial, les racines à métathèse comme 7TXr|. Va bref est conservé entre autres dans pâ-inv de ë-pà-v, q)dd-|aevoç de ë-q)9â-v, dans ë-bo-|Liev, ë-ôe-|nev, eî-|nev^. En même temps M. Schmidt affirme le parallélisme si important de l'a, long du singulier avec la «-gradation» telle qu'elle se trouve dans eî|ni en regard de ïiaev. Dans l'aoriste même, nous connaissons maintenant des formes grecques à gradation; ce sont celles qu'a découvertes M. Brugmann (v, Beitràge de Bezzenberger 11 245 seq. et ci-des8us p. 21), ainsi ë-x€u-a en regard de ë-xu-TO.

Schleicher, dans son Compendium, reconnaît la quantité variable de l'a. M. Curtius, tout en l'admettant pour le présent et l'im- parfait, est d'avis que l'aoriste ne connaissait originairement que la voyelle longue. Mais pouvons-nous mettre en doute l'identité for- melle de l'aoriste avec l'imparfait? Pour ce qui est de l'a long per- sistant des formes ariennes, l'aor. d~patâm n'est, bien entendu, un argument à faire valoir contre la primordialité de Pa-Tr|v qu'à la condition de regarder aussi le présent q)â|ui qpâ|aév comme vne innovation par rapport à pâmi pâmas. Il existe du reste en sanskrit des restes de la forme faible restreints, il est vrai, au moyen: dhâ a-dhî-mahi et peut-être dhî-mahi (Delbrùck p. 30), de sa {sâ-t, sâ-hi) sï-mahi, de ma, au présent, mi-mahe (v. Bohtl.-Roth). Puis les formes incorporées dans le paradigme de l'aoriste en s comme cisthita et ddhita que cite M. Curtius^.

Présent de la 3® classe, La flexion grecque de 'i-ajâ-\ii, i-csâ-[ii (cf . act-fAtt), bi-buj-)Lii, Ti-&ri-|Lii, 'î-r|-m, est toute pareille à celle de q)â-)Lii. Le lat. dà-mus, dà-te etc. reflète la forme faible. La 2* pers. dâs paraît avoir suivi la V conjugaison. L'équivalent de bibiuç serait *dos.

1. Il semblerait, si ëOTOTo chez Hésychius n'est pas corrompu de ïaTaro, que éOTûv ait eu un moyen éoTâ|ar|v.

2. Pour écarter les doutes qui pourraient encore surgir relativement à l'extension de la forme forte telle qu'on la doit supposer ici pour le sanskrit, il faut mentionner qu'à l'optatif en-i/d, le pluriel et le duel de l'actif (rft;/s.i/a»'ff, dvièyâca etc.) sont manifestement créés postérieurement sur le modèle du sin- gulier. V. § 12.

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