Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/204

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

194 LA FLEXION FAIBLE DANS LES THÈMES EN i ET EN U.

Les types pavyâ, vanhvâm, sont évidemment en contradiction complète avec la flexion faible ; nous devons les accepter tels qu'ils sont, comme un essai de déclinaison forte. L'anomalie paraît tenir à la nature des désinences.

4. Duel. Le dat.-abl. skr. yuktïbhyâm, mrdûbhyam, si. kostïma, synùma, ne présente rien de particulier. Pour le génitif -locatif, nous prions de voir à la page 196. La forme du nom. -ace. yulctî, mrdti, si. kosti, syny, n'est point encore bien éclaircie, et nous ne savons quoi en penser.

Les thèmes en i et u subissent dans la dérivation le même traitement que dans la flexion. Ils maintiennent leur a tant que l'élément ajouté ne commence pas par une consonne; y compte comme voyelle. C'est ainsi qu'on a en sans- krit imstavya de vâstu^, en '^rec àaTeîoç de âOTu\ bév-bpeov de bpu, en |,'olique triva-, kniva- de *tru, *knu. Que les adjectifs verbaux grecs en -Téo soient ap- parentés aux formes indiennes en -tavya c'est ce que les observations de M. Curlius (Verb. II 355 seq.) rendent douteux. Qu'ils soient sortis comme les adjectifs in- diens de thèmes en -tu, c'est l'opinion commune, qu'il n'y a pas lieu, croyons- nous, d'abandonner. Le mot éreôç dont le digamma apparaît dans 'ETe/b[vbpu> (inscr. cypriote, Revue archéologique 1877, p. 4) est accompagné encore de êru- |Lioç. Devant les consonnes nous trouvons i, u: skr. çucitvâ, bandhutâ, gr. ToxuTriç etc. — Au féminin, le gr. itXaTeîa est probablement plus primitif que le skr. prthvt; cf. toutefois ôpYum, "Apiruia etc.

La flexion faible ne paraît avoir été en usage, au singulier, que pour les thèmes finissant par i et u. Toutefois on en peut soupçonner la présence dans les mots comme skr. yantûr, aptm\ vandhûr. Un thème à liquide eût fait au nomin. yamtf-s, au dat. yamiâiT-Ai, à l'ace, yamtr-m. Or yamtfs a pu à la rigueur donner en sanskrit yantûr et par extension yantûram etc. En grec lidpTôp serait pour *|LidpTrç.

— Pluriel et duel des thèmes de flexion forte. —

Mieux que toute autre forme, l'accusatif du pluriel montre comme quoi le principe qui régit au singulier la déclinaison de thèmes comme pitâr, uksàn etc., ne se vérifie plus aux autres nombres.

La place de l'accent à ce cas est donnée, comme nous l'avons vu (p. 38 seq.), par la désinence arienne -as pour -ns qui serait devenue -ans, -an, si elle avait porté le ton. L'accentuation primi- tive s'est conservée du reste dans le grec (îTÔbaç, cf. noacTi) et, dans

��1. Nous devrions dire vàsto, àarev etc. Malheureusement en nommant les thèmes sous cette forme, on s'expose à plus d'un malentendu.

�� �