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SECTION II.

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��La plupart du temps cependant on trouve: iê^âih paçyatâm {prêk?aiâm, misaiâm) antardadhê. Il est bien difficile alors de dire si l'on est, ou non, en présence de la construction absolue. Stricte- ment, on n'a jamais besoin de l'admettre^.

MBh. I 5060:

iê éàntardadhirê nâgâh Pânçlavasyaiva paçyatah.

Ibid. III 11991:

prêksataç caiva mê dêoas tatraivântaradhiyata.

Bhâg. Pur. I 12, 11:

misatô daçamâsyasya tatraivântardadhê Harih.

De même avec tirôbhavati. Kath. 42, 39:

Hy uktvâ rûpinî Vidyâ tirô'bhût sâsya paçyatah.

Cf. MBh. III 11975. XIII 2753. 2767. 2777. 3877. XIV 2900. Ambôpâkhyâna 17, 16. Hariv. 10866. Mark. Pur. 92, 29. Bhâg. Pur. IV 12, 9. IV 25, 1. VI 2, 23. VI 4, 54. VI 10, 1. VI 16, 65.

Avec antardhânam ou adarçanam yâti^:

��cipation dans le sujet de notre section III. On peut invoquer dans ce sens Bhàg. Pur. IV 19, 17: sô 'çvam rûpâm ca tad dhitvâ tasmâ antarhitah svarâf (à supposer que tasmai ne se rapporte point à hitvâ). — Selon Pânini I 4, 28, avec les verbes signifiant se cacher, la personne dont on cherche à ne pas être vu est apâdânam et doit donc se mettre à l'ablatif. Ceci indiquerait, contraire- ment à ce qui précède, que le génitif en question procède de l'ablatif, ainsi qu'il est arrivé fréquemment. Mais antardhîyatê, au passif, ne signifie pas précisé- ment se cacher; il signifie disparaître.

1. Il est probable qu'il y a eu fusion de deux constructions différentes (cf. sur ce sujet K. Brugmann, Jenaer lÂteraturzeitung, 22 mars 1879). C'est un fait semblable qui a donné: samal'Ham tasya dhûrtasya paçyatalt (MBh. IV •527), pnratas tasya patyuh .. paçyatah (Kath. 43, 163).

2. Dans ce cas encore on trouve des génitifs sans participe, qui montrent que le tour absolu n'a rien de nécessaire. MBh. XIV 2806: jagâmâdarçanam têsâm, viprâs tê tu yayur grhân. La preuve directe que le génitif n'était pas ressenti davantage comme absolu lorsqu'il y avait un participe, semble fournie par les mots lôkasyêva au vers III 1664:

tasya sampaçyatas tv êva Pinâkî Vrsabhadhvajah

jagâmâdarçanani , bhânur lôkasyêvâstam îyivân. Le génitif, du reste, peut s'expliquer d'une double façon, soit qu'on le rap- porte exclusivement à adarçanam, soit que l'expression adarçanam yâti ait été dotée par analogie de la construction usitée avec son synonyme antardhîyatê (v. p. 297 note).

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