abschneiden). Or s’il est vrai que les verbes grecs traduits par gamaúrgjan sont κολοβοῦν et συντέμνειν (Mc. XIII, 20; Rom. IX, 28), il est facile aussi de s’assurer qu’ils sont pris au sens de breviare (c’est l’expression dont se sert la Vulgate aux passages indiqués).
L’adjectif vieux haut-allemand ayant u et non o à la syllabe radicale doit être un thème en -i ou en -u. La forme dite non fléchie était sans doute murgi plutôt que murg. Cependant, en admettant le thème en -u, on pouvait avoir à la fois murg et murgi, comme hart et herti en regard de hardus (hardja-). La forme gotique doit avoir été *maúrgus, — sinon maúrgs, sur hrains.
A ga-maúrgjan on avait autrefois supposé une parenté avec le grec βραχύς. Cette comparaison, du fait de l’adjectif murgi, *maúrgus, acquiert une force et une précision inattendues. L’équivalence phonétique de *maúrgus avec βραχύς est irréprochable, dès que ce dernier est ramené à *mṛghús. C’est une possibilité qui mérite d’être mise en balance avec l’équation habituelle βραχύς = brevis (*brṇghús), si digne d’attention que soit le parallèle ἐλαχύς = levis (*lṇghús).