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grec ἀλκυών — allemand Schwalbe.

rendu par w, mais le germanique, s’il a connu l’hiatus i + voyelle, semble n’avoir jamais toléré d’u dans la même position.

On objectera qu’il y a peu de traits communs entre l’hirondelle et l’alcyon des anciens, qui n’est autre que le martin-pêcheur. Il faut cependant qu’une telle ressemblance ait été parfois aperçue pour que notre martin-pêcheur, anciennement martinet-pêcheur, soit dénommé d’après l’hirondelle-martinet, à cause, dit-on, de l’analogie de leur vol (dont, pour ma part, j’avoue n’être nullement frappé), lorsque le martinet rase la surface de l’eau ou du sol[1]. Ajoutons qu’hirondelles et alcyons ont été parmi les espèces particulièrement respectées et chères à l’imagination populaire.


  1. Si l’on ne connaissait l’opinion fabuleuse des anciens au sujet du nid de l’alcyon, il serait naturel de croire que cet oiseau fut d’abord associé dans leur pensée à l’hirondelle des rivages, dont les nids souterrains se signalent comme ceux de l’alcyon par de petits trous pratiqués le long des rives escarpées. Je constate après coup que certains naturalistes comme Temminck (Oiseaux d’Europe, I, 418) reconnaissent et relèvent expressément une analogie générale entre l’ordre des Alcyons et celui des Chélidons.