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LES FORMES DU NOM DE NOMBRE *six» EN INDO-EUROPÉEN. 437

avant l'époque de la Lantverschiehmg). Malheureusement on man- que d'exemples pour établir le traitement ordinaire de ks- initial en germanique.

3. Latin sex sans w. Peut également se ramener à *xex.

On a pris l'habitude de poser : sex = *svex, sous prétexte qu'il doit être identique à Sél^.

C'est une opinion que nous n'avons aucun intérêt à réfuter, puisqu'elle rangerait lat. sex sous un des types légitimement issus de *ksweks; mais la vérité est que la phonétique latine ne permet point de restituer un v dans sex.

La chute du v dans le groupe initial sv- s'observe uniquement devant ô (cet o pouvant d'ailleurs être primitif ou secondaire). tTn groupe svë- peut donc être attendu: 1^' sous la forme sa-, pour '■■'svÔ- pour *svë-; 2^ sous la forme svë-, si, pour une cause ou pour une autre, Vë ne s'était pas changé en ô; mais en aucun cas sous la forme se-.

Pour la chute du v devant voyelle autre que o, on allègue le pronom se: mais a-t-on jamais conclu du got. sik que le germanique connût s- pour sw-? Dès lors, il ne faut jjas non plus citer le vieux latin sïs (de l'adjectif possessif), dépourvu de v comme le got. seina-^. L'osque S7vai en regard de la conjonction si nous émeut aussi peu que le laconien Paî-Ka qui n'empêche pas l'homérique eî de se mon- trer vierge de digamma.

On constate la présence régulière du v dans svêtus, svndeo, svâ- r?'s', svâsum «le noir de fumée» (v. haut-ail. sicarz). Seul, nous le répétons, le groupe svo- perd son v: s(v)o)n7ius, s{v)Dpiô, s{v)oiâo d'où sudô (MSL. V, 418 [dans le présent ouvrage p. 405]), probablement s{v)onus, peut-être s{v)odes^ s{v)orex, s{v)ordes, s{v)olea.

Mais dans le sort du groupe svo- se trouve enveloppé celui du groupe svë', par suite du changement préalable et régulier de svë- en svô-^: s{v)ôcer, s(v)ôcrus, s{v)ôror, s{v)ôbrïmis. Donc "^svex donne- rait «sôx», — autrement ^svex», — en aucun cas sex.

1. Voir par ex. Brugmann, Grundriû, I, p. 1.52.

2. Sur la suppression du tv dans les pronoms stve- twe-, voir Baunack, dans ces Mémoires V, 2.

3. M. V. Henry, dans ces Mémoires VI, 208, partant de l'idée opposée, con- sidère sâvinm comme plus régulier que svâvium. Nous ne pouvons nous empêcher de croire que sûvium est le produit d'une dissimilation postérieure semblable à celle qui devait donner cinqve pour qvinqve, cf. rocâre pour *voqvâre.

4. M. Brugmann, dans son Grundriû, admet une réduction directe de ave-

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