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��-YMNO- POUR -OMNO-?

(Mémoires de la Société de Linguistique, VII, p. 92. — ISOâ.)

Le groupe -o\x\- en groc semble subir changement en -ujuv-. ("e phénomène n'est peut-ùtre attesté par aucun exemple absolu- ment probant; mais on doit remarquer au moins le fait négatif que -ojuv- ne se trouve nulle part, si ce n'est dans Ô)livu|lii, où la répugnance ordinaire de la langue pour deux u consécutifs ne pou- vait manquer de préserver l'o. TTpo-invricrTÎvoi, en sa qualité de mot composé, ne saurait constituer une exception bien sérieuse.

Les exemples présentant -u|uiv- pour -0|uv- ont malheureusement tous, nous venons de le dire, un côté discutable.

1. TTpi'iavoç en regard de iTpô)U0ç^ L'exemple sera tout à fait valable pour qui admet que Trpô)aoç se compose de irpô -\- \xo. Il ne l'est pas au même degré pour qui pense plutôt que irpôinoç sort directement du mot indo-européen *pr)pmos, got, fruma"^, avec la même anomalie du vocalisme que dans ëSbopLOç = ^sepimmos. L'u de Trpuiiivoç n'apparaît alors que comme une voyelle hystérogène développée sur m. et qui n'a jamais eu besoin de passer par o. L'action du groupe -\xv- ne consiste plus à changer o en u, mais à déterminer le son u chez une voyelle en train de naître, et qui, laissée à elle-même, eût donné soit o, soit a^.

��1. L'alternance des suffixes est comparable à celle qui se produit dans hibuuoç, bibu|Livoç, ou àiTâ\a|ivoç en regard de "rraXdiLin- Je dois dire à ce propos ijua -uv-, soit ici soit dans d'autres formes, me paniît être le représentant grec de ■\xj- (contrairement à la doctrine de M. Ostiioff, selon laquelle -\xj- donne -vj-): de sorte que Trpûinvoç, pour *iTpô|avoç (ou irpwvoç), remonte" plus anciennement encore a *iTpd)i/oç (ou irpffyoç). Le phénomène est tout à fait semblable à celui qui fait que le tchèque niësio (c'est-à-dire mjesto) se prononce aujourd'hui mnjesto i[)lus exactement mnesto). Telle est du moins la prononciation constante aux environs de Kolin. Cf. d'ailleurs ut pour u; dans ittûuj, etc.

i. Ou *prni()s (valant *prmmofi) d'après anglo-sax. forma et lit. p)rmas

inquel cas le -po- de irpéfaoç serait celui de ppoiôç = skr. ntrtàs, rmfipoTOV

rîiaapTov: dans les trois cas après labiale). Mais l'existence de *j>rntos est

douteuse, car lArma.i suppose exactement prmos (cf. skr. pùrvas), ce qui n'est

plus la même forme, et l'anglo-s. forma peut venir d'une métathèse de frntna.

W. C'est ainsi que le /.• vélaire de *a-lk,,os a déterminé l'évolution de 1'/ vers -Xu- au lieu de -Xa: (/")Xûkoç.

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