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A HKOPOS 1)K I.'ACCIATUATION LITIAN'IENXK. ÔOO

Lorsque la forme à diphtongue est on rtroite alternance dans la langue avec des mots de même famille, où le vocalisme diffère

— qui dépendent donc d'une autre règle, alors même qu'ils n'ont pas une intonation difiFérente — , le cas peut paraître légèrement plus obscur, en ce que la possibilité d'une influence analogique est alors concevable, et devra être sans doute accordée çà et là. L'essentiel est, en ce moment, do remaniuor que cette hypothèse n'est jamais nécessaire :

Ainsi vert- ou vart-, dans vercza, versti «retourner», fréquentatif varto^ PEUVENT, incontestablement, avoir tiré leur intonation de vifi- = ^•r^, contenu dans virsta, virsti. Mais rien ne démontre qu'il en soit ainsi, ni n'invite particulièrement à le croire. Le libre dé- veloppement du primitif */(rrt-, '^irnri- (skr. vnriaii) devait donner précisément vert-, vart-.

Considérer sous ce même point do vue:

keft-a «il frappe», A:ar^-r>, ace. kart-q «couche, étage, tranche», éclairés dans leur intonation non par kirstas, mais (fort indépen- damment de toute forme comme kirstas), par indo-eur. '^kert-, skr. kart-ana-m, action de trancher.

verz-ia «il serre, étrangle», gr. èépYUJ (sans qu'il y ait à s'oc- cuper des formes qui ont viré-).

verh-à, ace. verh-q «rameau», lat. verhéna (sans qu'on ait à rapprocher virbas, p. 439 [505]).

— Skr. çôcatè «être chagriné, être dans le deuil» : lit. j^aûkti «crier» (le rap- prochement serait plus certain si on pouvait le compléter avec. got. htufan «se i.ame:^ter», mais f, ou x^, pour k^ après u paraît inadmissible). — Eur. *dhreugh-, got. driugan, ilriiffun : Vit. draùgas «compagnon>. — Eur. *koHko-, \.h.-a\\.houg, «colline» : Yû. kauknrà, nom. ])l. kaûli-ai-os, ainsi intoné Knrschf\i, N. Test. Luc. H, 5; '23, .30. — Indo-eur. *koupo-, *konbo- «tas, monticule», zd. kaofa, anglo-s. he<îp : lit. kaûpas. — Eur. "dheus- «respirer», got. dias «animal» : lit. daùsos

air, atmosphère». — Eur. *dhenho-, goi.diups «pi'ofond» : lit. ^/««ià, ace. dailhq «fosse» (de la même racine, avec tranche - um\-, dmhblas «vase, sol marécageux» = v. h. -ail. tumphilo «endroit profond, gouffre»). — Indo-eur. meik^- «mêler», cf. gr. MeiSiK\éouç, aû,u|ieiKToç : lit. maliltas «émeule», verbe maîj.tO. — Europ.

  • muino- échange» : lit. ma tuas. — Gr. aixM'l : lit. je/jmas «bioche (?)». — Gr.

(fa\bp6<;:ïiL gëdrà, ace. gedrn «beau tempsv (Fick). — Eur. *koimo-, gof. haims: lit. kcmas «village». — Indo-eur. *poitu-, forme forte de skr. pïtu-s '(nourriture, repas», zd. arem-pifu- «nn'di» : lit, petûs «le dîiier, midi, le .sud», — Indo-eur.

  • (s)k^eit-, *(s)k^(nt- "discerner», skr. éikët-ti «il discerne», cët-as «l'entendement»,

lcét-u-8 «drapeau, signe distinclif», germ. "haidti- «distinction, rang, classe, per- sonne» : lit. slkUlto, 3' prés, «lire» et «compter». — - Indo-eur. *k.^eU-, peut-être identique au précédent (skr. cit-ra-s «nuUticolore, niulliple») : \\i.kets-ti «ciianger» [k)l(is «autre»). — Indo-eur. *dei-no-, dî-no- (jour» : lit. dihià, ace. dihia.

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