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LES NOMS GRECS EN -nVOÇ ET LE PHHYlilEN. O/i)

Dans ce sens militeraient soit akendn- (AKevavoXaFoç, aKevave), soit i)eut-ètre simân^, soit peut-être aussi, dans la V)*" inscription Midienne, kurzanezon qui pourrait contenir à la rigueur le nom de Tupanvôç (comme nom de clan phrygien) sans aller jusqu'à supposer que ces mots, qui semblent faire partie d'une signature, signifient sans autre: Tuparjvôç èijbv.^

Un mot reste à ajouter sur Ht)ar|vn qui a servi plus haut d(' point de départ à nos observations. Si tel était de fondation l'accent du mot, il va sans dire qu'il n'aurait rien de plus à voir avec les ethniques que KuXXrjvr) ou 'AGfjvai, mais on trouve de ces déplace- ments d'accent dans les ethniques quand l'origine est oubliée: cf. Aivbufai'ivn Mn^'lP pour Aivàujanvr] et la MaXrjvri X^PI ^^ Mysie chez Hérodote qui est presque évidemment aussi pour MaXrivrj. Cela sans insister d'ailleurs sur l'importance de HiiarjVTi.

��1. Le plus ancien grec connaissait un suffixe ethiniiue -âv, plus tard tombé en oubli, ayant eu le temps, avant de disparaître, de laisser sa trace dans le nom des Hellènes, "EX\âv-eç, puis dans les propérispomènos comme KeqpaWfjv-eç, 'Evifiv-eç, enfin dans la grande série, 'AKopvdv-eç, 'ABanâv-eç qui ne représente pas des contractions doriques pour -âFoveç, mais le pendant d"Evifiveç. Or il est possible que, comme source du grec -r]vôç, un phrygien -an ne soit pas aussi satisfaisant que le serait un phrygien -âno, mais comme suffixe admettant une originaire parenté avec "EWdv, c'est naturellement le contraire qui a lieu. Ainsi ce ({ui est perdu d'un côté nous paraît regagné de l'autre si les formes phrygiennes seules sont en cause,

2. Que le nom des Tursènes sous sa forme la plus authentique ait pu commencer par un K, c'est ce que rend presque probable le nom de l'île de Corse — ayant eu pour premiers colons des Tyrrhéniens — et dont le nom latin de Corsica se trouve dans le même rapport avec Kûpvoç (pour Kupa-v-oç, comme irxépva pour TiTépava) que 2'iiscu.s, c'est-à-dire *Turs-tcos avec Tupa- •ivôç: les deux cas sont caractérisés par un suffixe en n, évidemment indigène, que le latin, pour une raison ou pour une autre, laisse de côté. — Que d'autre part le kurzanezon de l'inscription admette dix explications avant celle-là, c'est ce qui va non moins sans dire. En particulier, comme on a dans les inscriptions Mid. 2 et 5: Baba.memevaif!..kq)i{z)anavt'zos....e(laes, il ne peut être que naturel de penser que kurzanezon, venant après le mot en -n atanizen, est l'accusatif d'une certaine espèce de mots en -ezo- dont le nominatif figure dans '2 et .5. Ce qui ne rendrait pas au reste forcément absurde le rapprochement des Tursènes. fi'our Jc(piz-anavezos il est impossible de ne pas songer à la contrée phrygienne d'^Avaua, ce qm donnerait donc la tribu, ou le lieu d'origine de l'individu. Ailleurs nous nous occuperons d'examiner si le phrygien ne confond pas dans Z une lettre pour z et une lettre pour jod: Lurzanejon et k<pi{j)anarejoK)

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