Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/600

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•V.'H) SI n LE5 tluMPOSK? I,AÎ'IN5 HT TYPE U(jricnh(.

La classe latine indigend n'aurait d'avance qu'un eontact problé- matique avec elle si l'on y trouvait des mots quelconques dans leur formation, par exemple as-sec-là comme indi-genà. Le mot assecîâ, avec interposition de suffixe, est exception unique parmi les com- posés latins en c7, précisément propre à mieux faire ressortir l'unité formative qui réunit, avant tout autre caractère, le reste de ces niots^: en -ge7iâ, -cola, -vivâ, -cidâ, -cuba, -àgd^ etc.; type semblable à ce qu'on est en droit d'attendre.

A ce point de vue, qui laisse provisoirement de côté la .flexion, trois rapports sont à considérer:

1. Indi-genà et *genà-tum. — I/« de la classe indi-genà n'a do prétexte d'exister que si cette voyelle a régné simultanément, et d'une manière tout aussi constante, dans les formes (accompagnées ou non d'un composé) comme genî-tiim, vomï-ium, domî-tum, molï-inm, fionï-tum, cuhïtum, etc. Notre hypothèse implique cette conformité, puisqu'elle met à la base de genî-fum ou d'indi-gevà un seul (^t même ^geno-.

Constatons (lu'une autre restitution quelconque, pour le latin, que celle de *genà-tum, *genu-toi\ etc. n'est, en effet, plus soutenue de personne, et qu'il n'en saurait être autrement dès qu'on reconnaît généralement que \'ô reçoit pour continuateur invariable un à dans la branche italique. Seul le grec, avec l'inconséquence qu'il montre <lans le traitement de l'o, pouvait connaître une différence s'attachant aux familles étymologiques (Yevé-Tujp : ba|Lià-Tiup : PiOTri), et cette langue se voyait réciproquement forcée par là de briser l'unité de la classe flexive qui reste compacte dans Vindigenà latin (7To\u-ba|ua-, KUKXo-iepe-, etc.).

2. Indi-genà et genï-tum. — Après avoir connu en commun la voyelle à, genîtum et indigenà ne sont plus actuellement marqués que par une différence. Est-il régulier que la seconde fornie ne soit pas atteinte par le genre de modification qui atteignait la première?

Nous n'aurons, pour répondre à cette question, qu'à faire usage d'un des quelques principes, toujours confirmés à nouveau, par les- quels Louis Havet a de})uis longtemps fait régner la lumière sur tous les points de l'altération vocalique latine. L'ultième des mots

L CoïKju comme un diminutif de *adseqpa et non comme formation pri- maire, le mot asuecla n'offrirait du reste plus rien lui-même qui le cla.sse h pari. Aussi n'esl-ce pas tant assecla (jue col-lêga qui crée un cas difficile. Se raj)- porlaut, non à la racine lêg-, mais à un noyau de formes dérivées ilêi/un'). ro mot 8e trouve sensililement hors de la donnée primitive.

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