Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/612

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Séance du 26 janvier 1889. — M. de Saussure fait une communication sur certains détails de la versification homérique.

En dehors de la césure, qu’il n’examine pas, il faudrait selon lui reconnaître une valeur à la fin de mot En effet, le troisième pied contient une fin de mot 99 fois sur 100, ce qui ne peut être dû au hasard; mais de l’aveu même des théoriciens de la césure, celle-ci ne saurait expliquer le fait, puisqu’ils la placent continuellement ailleurs qu’au troisième pied. Ainsi le vers homérique ne réclame pas évidemment une césure, mais réclame évidemment wcïq fin de mot au troisième pied, et il devient légitime d’opérer, d’une manière générale, avec le principe de la fin de mot, que cette fin de mot constitue ou non une césure selon l’appréciation toute personnelle et précaire des métriciens. Le principe posé, il devient intéressant de constater que le premier pied doit autant que possible finir avec une fin de mot (lïiç (pdio, etc.), ce qui arrive en moyenne 55 fois sur 100; le chant A est unique à cet égard avec 46 "/o et presque comparable à la Batrachomyomachie, qui tombe à 44 ^’/o- — D’autre part, ou constate le fait bizarre que le nombre des vers où le premier pied finit avec un mot est dans chaque chant en raison inverse de ceux où le quatrième pied finit ainsi. Quand le premier chiffre dépasse 52^2^/0, l’autre tombe au-dessous de 61^/2^/0, et réciproquement sans exception.

Séance du 9 février 1889. — M. de Saussure présente quelques remarques sur le grec ttoWôç alternant avec iroXùç. Notre confrère, M. Wackernage], a montré qu’il était phonétiquement impossible de ramener cette forme à •^ttoX/oç, et proposé comme remède un primitif *Tro\vôç = Bkr. pumas «plein». Mais à son tour le groupe Xv n’est pas ordinairement traité de cette façon, et la seule solution satisfaisante est en réalité de poser ^ttoXjoç. Au point de vue morphologique, il y a lieu peut-être de rapprocher la flexion des adjectifs en -u lituaniens: graèûs, dat. (jraÈiâm, et gotiques: hardns, dat. hardjamma.

Séance du 8 juin 1889. — M. de Saussure fait une communication sur l’accent lituanien, dans laquelle il cherche à montrer que les deux formes du ton, distinguées par Kurschat sous les noms de gestossen et geschliffen, sont en relation avec de très anciennes différences, non d’accent, mais de quantité principalement.