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ACCENTUATION DES THKMES EN -rt CONTENANT a^. 79

a.^ ne pouvant se manifester dans les mots venant de racines fermées comme manth ou veç, il en résulte que le départ entre les formations nouvelles et les formations primitives qui seules nous intéressent est impossible chez ces mots. Mais les langues congénères garantissent jusqu'à un certain point l'ancienneté de quelques-uns d'entre eux. Voyons l'accentuation que leur donne le sanskrit. Paroxytons: gr. boXqpôç, gerra. kalha-, skr. gdrbha; gr. Xoiyôç, skr. rôga [gr. ôpôç, skr. scîra^]; germ. hausa-^ «crâne», skr. Arôsa (Fick) ; germ. clrauga-, skr. drôgha; germ. rauta-, skr. rôda (P.); germ. svaita-, skr. svéda (F.). Oxytons: si. mqtû, skr. manthd; si. mrakû = *morkû, skr. markà (B. R.) [si. chromû {Q,à].), skr. sramâ^]; gr. oÎko, skr. veçd\ gr. KÔTXn. skr. çankhâ', germ. pauta-, skr. todd (F.); germ. maisa-^, skr. mesd (Bugge); germ. rauda- (adj.), skr. lohd. Quant à l'accent des mots comparés, on voit qu'il n'est pas toujours d'accord avec celui du sanskrit.

Sont oxytons en grec: les adjectifs, les noms d'agent, une partie des noms abstraits masculins, les noms abstraits féminins.

En germanique, autant que j'ai pu m'en rendre compte, les substantifs (masculins et féminins) sont oxytons: le got. snaivs (veiqpei donne Ve) prouve par la perte du g l'accentuation snai(g)vd- (Sievers). Dans l'article cité de M. Verner sont mentionnés les thèmes germa- niques haugd- (rac. heuh, dans le got. hiuhma), laidà (fém.) de leip, sagd (fém.) de seh (lat. secare). Les deux mots suivants sont ana- logues, mais viennent de racines qui ont a: Jiôbd (fém.) de haf, fangd (fém.) de fanh. En revanche on a des paroxytons dans faiha- (got. filufaihs), maisa-, cf. ci-dessus, — Les adjectifs sont souvent paroxytons, ainsi lausa- de leus*, Jiauha- «.haut» en regard de hanga-

1 . sara paraît n'être qu'une variante de çara ou çàras. Les sens de sàra (crème, quintessence etc.) et du gr. ôpôç partie aqueuse du lait) se concilient facilement, bien qu'ils soient en apparence opposés. Le lat. sérum est-il le même thème, ou seulement parent? Curlius, Grdz. 350.

2. L'a de hausa- et de maisa-, l'o de KÔfxii représentent fent-être a.^, mais on ne peut le dire avec certitude.

3. Goldschmidt Méni. Soc. Ling. I 413. Ce mot ne peut figurer ici que si la racine est sram. Si l'on admet une racine srâ, la cho.se est tout autre.

4. Même accentuation dans le mot grec qui y correspond Xoûoov KÔXoupov, KoXopôv, Teôpauoia^vov (parent de à\eûo|aai = got. liusan ; cf. àXvaKdliu et chez Hésychius XuOKdJ^ei). Relativement à la chute nécessaire de Vs grec placé entre deux voyelles, les affirmations péiemptoires paraissent encore prématurées en présence de certains cas tels que aauoapôç (lit. snâsas), èv-dovaiaa\xôç (cf. si. duchû, dusa). Reste à trouver la règle. — Ija racine frap (avec a) donne l'adj. oxyton frOdd-.

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