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8» PARALLELISME DES THEMES EN (Tg ET DES THÈMES EN A.

(skr. iad). Puis au nom. plur, : gr. Toi, vieux lat. poploe (déclinaison pronominale à l'origine), got. ^ai^ (skr. té). — C'est évidemment a^ que renferme le pronom sa (nom. sg.): gr. ô, got. sa. La forme indienne correspondante sa est le seul exemple certain où l'on puisse observer comment le sanskrit traite ce phonème, quand il est placé à la fin du mot. Nous constatons qu'il ne lui fait pas subir l'allon- gement.^ Relevons encore le pronom de la première personne gr. èxû), lat. e^o si. azii^ ='-^'azom ou *azon (skr. ahâm); Yo long de tfd) est encore inexpliqué, mais il est certainement de sa nature a^.

M. Brugmann (l. c. 371) a fait voir le parallélisme qui existe entre Ve (%) du vocatif des thèmes en a2 et l'a bref du vocatif des féminins en a: gr. vù|ucpa, bécrnoTa, de thèmes vu|ucpû-, beffiroTct-; véd. amha, voc. de anibâ; si. ieno, voc. de ze^ia. La dernière forme appartient au paradigme courant. Le locatif grec X«M«î> du thème

  • X«|iiâ- = skr. ksmâ offre exactement le même phénomène et vient

se placer à côté du locatif des masculins en -ei. On ramènera le loc. osque viai à via -\- i, le loc. si. iewê à éenà -j- i. La forme des lan- gues ariennes doit être hystérogène. Mais peut-être le loc. zd. zemë offre-t-il un débris ancien: il est naturel de le rattacher au thème féminin skr. ksamâ et au gr. \a]JiOii, plutôt que de le dériver d'un masculin qu'il faudrait aller chercher jusqu'en Italie (lat. humus). — Il y a peu de chose à tirer du génitif. Nous concluons: où les masculins ont «g» ^^^ féminins ont a; où ils ont a^, les féminins ont A. Cette règle est singulière, parce que partout ailleurs le rap- port a: A diffère absolument du rapport % : a^.

Comme premier membre d'un composé le thème des masculins offre 82 : gr. ÎTnrô-baiLioç, got. goda-kunds, si. novo-gradû, lit. kaklâ- ryszis. De son côté le thème féminin montre a long*: skr. sena-

��1. Le si. ti est d'autant plus surprenant que nous trouvons e au loc. vjûcè où nous avons conclu à la diphtongue «, i. Cf. plus haut p. 65.

2. Le texte du Rig-Véda porte une fois la forme sa pour sa (I 145, 1). Il y a aussi en zend une forme hà que M. Justi propose de corriger en hâu ou hô. Lors même qu'elle serait assurée, la quantité d'un a final en zend n'est jamais une base sûre.

3. L'rt initial de ce mot auquel répond le lit. àsz (et non «ôsz») est tout à fait énigmatique. Cf. lit. aszi'<a = equa, ape en regard de ètii.

4. Quant à la formation slave vodonosû de roda, elle est imitée du mas- culin; le grec a de même le type XoYXO-cpôpoç de Xôfxi- Considéré seul, vodo- pourrait, étant donné le vocalisme du slave, se ramener à vadA-: une telle forme serait fort curieuse, mais le  des idiomes congénères nous défend de l'admettre. — M. G. Meyer (Stud. VI 388 seq.) cherche à établir que la formation propre

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