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Page:Sauvé - Le Folk-Lore des Hautes-Vosges, 1889.djvu/36

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Le mois de janvier

Les trois grands rois sont représentés par trois mioches mal peignés, dont l’un a le visage et les mains barbouillés de cirage ou de suie :

Ne vous étonnez de rien,
Car c’est un Éthiopien
Qui ne recherche
Que d’adorer à genoux
L’enfant dedans la crèche.

Les costumes sont modestes, légères les couronnes de carton qui ceignent les fronts des petits Mages. On chercherait vainement dans leurs mains l’or, l’encens et la myrrhe dont ils font en paroles un pompeux étalage, mais le plus grand des trois porte une longue latte, à l’extrémité de laquelle brille une belle étoile en papier doré, et ce riche accessoire fait passer sur la pauvreté du reste de la mise en scène.

Le poème, emprunté à la Bible des Noëls, autrefois en usage dans l’évêché de Toul, n’a rien de remarquable. Il est, d’ailleurs, dans toutes les mains, et nous croyons devoir nous arrêter aux citations qui en ont été faites plus haut.

Le même jour, les boulangers font don à leurs clients d’un gâteau présentant la forme d’une couronne, et dans lequel ils ont eu le soin de cacher une noisette. Cette noisette, qui remplace la fève traditionnelle des provinces voisines, sert