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Page:Sauvé - Le Folk-Lore des Hautes-Vosges, 1889.djvu/61

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le mois de février

dont il vient d’être parlé l’apprit chèrement à ses dépens, puisque, pour avoir serré les clous de trop près, elle fut si bien prise du mal de dents qu’elle les eut toutes brisées du même coup. »

L’esprit facétieux des paysans vosgiens se révèle encore dans les deux formules que voici :

« S’il vous arrive d’avoir une rage de dents, remplissez-vous la bouche d’eau, et asseyez-vous sur un fourneau bien chaud : quand l’eau sera bouillante, le mal de dents sera passé.

« Si vous le préférez, tenez par la queue une pomme entre vos dents et tournez le dos au feu : quand la pomme sera cuite, vous serez guéri. »

Il est d’usage, en vue d’échapper à un certain nombre de maléfices, de jeter au feu toute dent tombée ou arrachée. Quelques personnes pourtant conservent précieusement les leurs dans une boîte ou dans un coffret : c’est pour avoir, paraît-il, la satisfaction de dire sans mensonge qu’elles ont encore toutes leurs dents. D’autres, enfin, les enterrent secrètement, en prenant bien garde au lieu où elles les mettent, afin de pouvoir les retrouver sans difficulté le jour de la résurrection des corps.

Ajoutons, pour finir, qu’il serait de la dernière imprudence de se faire arracher des dents un jour de Vigile ou de Quatre-Temps, un jour impair