Page:Sauvage - Le vallon, poèmes,1913.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
92
le vallon




Là-bas dans un pré des vaches s’avancent
Le soir ; leur pelage a l’air d’être froid ;
Le vallon bleuit, la bergère chante,
Le calme est troublé par sa rude voix
Qui paraît venir d’ailleurs ou qui semble
Le cri d’un farouche et simple animal.
Puis elle se tait quand le bouleau tremble
Au vent de la nuit et d’un pas égal
Une à une alors les vaches reviennent
Se suivant de près sur l’horizon gris,
Avec la bergère encor plus lointaine
Dans l’ombre qui prend ses vagues habits.