Page:Sauvage - Le vallon, poèmes,1913.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
111
le vallon




Cette église au loin dans la brume
S’envolant des maisons qui fument
Est élevée à la Beauté.
Sous la voûte où l’air calme enroule sa clarté
Que les formes lourdes et rudes
S’affinent dans la solitude ;
Car le jour des vitraux bleutés
Qui vient iriser les sculptures
Est celui du vallon d’été
Tranquille et frais sous la verdure.
Entrons et rêvons,
Entrons nus et purs dans la pâle église
Où l’ombre verdit, s’allonge, s’irise
Et semble un vallon ;
Un vallon avec des colonnes grises
Dont les fûts légers montent sur les murs
Aux vitraux d’azur.