Page:Sauvage - Le vallon, poèmes,1913.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
117
le vallon




Homme, ne vois-tu pas s’arrondir l’atmosphère
Pâle et rêveusement enveloppant la terre ;
Ne sens-tu pas la marche et la fuite légère
Du monde harmonieux dont les amples rumeurs
Passent en rythmes purs ceux des bouleaux pleureurs ?
Écoute le chant calme et serein de la sphère
Comme une mélodie aux accords plus lointains
Que l’ombre vaporeuse et la paix du matin.

C’est le balancement des brises
Dans la fuite des vapeurs grises,
Des parfums rêveurs et des eaux ;
C’est le murmure des rameaux
Sur le long silence des plaines,
C’est le mystère, c’est l’haleine
Des âmes, le soupir des fleurs ;
Et l’ample unité de ce chœur