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l’âme en bourgeon


VOILÀ QUE JE ME SENS…


Voilà que je me sens plus proche encor des choses,
Je sais quel long travail tient l’ovaire des roses,
Comment la sauterelle au creux des rochers bleus
Appelle le soleil pour caresser ses œufs
Et pourquoi l’araignée, en exprimant sa moëlle,
Protège ses petits d’un boursicot de toile.
Je sais quels yeux la biche arrête sur son faon,
Tellement notre esprit s’éclaire avec l’enfant ;
Je sais quels orgueils fous se cramponnent aux ventres,
Dans les nids, les sillons, les océans, les antres,