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tandis que la terre tourne


Le concombre lourdaud rampe sur son feuillage
Et l’escargot mouvant son toit de coquillage
Allonge un œil cornu, bave une mousse et sort.

Déjà vers le poirier la vigne qui s’élance
Porte sur ses rameaux la grappe dont l’enfance
Laisse un espace au jour entre les petits grains ;

Les poissons du ruisseau nagent, lavés d’eau claire,
Et Cybèle sourit de voir danser sur l’aire
L’Amour qui fait jouer le ressort de ses reins.

Avec la capucine, avec la sauterelle,
Tu me tiens sur ton flanc, bonne mère Cybèle,
Tu verses dans mes yeux le feu du ver luisant ;

Tu fis comme le fruit ma gorge ronde et mûre,
Tu lustras mes cheveux pareils à ma ramure,
Dans tes bras j’ai fleuri la ronde de mes ans.