Aller au contenu

Page:Sauvage - Tandis que la terre tourne, 1910.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
97
la mort en croupe


QUAND LE SOIR RAMENANT LA LUNE


Quand le soir ramenant la lune par la corne
Me verse sa clarté laiteuse d’argent blond,
Mon âme se répand sur la campagne morne
Et pleure le jour mort dont se glace le front.
Près de moi, mon cheval ayant ployé son aile
Goûte un plaisir terrestre aux finesses du foin ;
L’étoile en clignotant jette son étincelle,
Mais l’heure est étrangère et partout je suis loin.
Que je suis loin, soleil, de ton foyer de flèches,
Beau mage à barbe d’or ignorant mon destin