Aller au contenu

Page:Sauvageot - Laissez-moi (Commentaire), 2004.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mieux que cet amour qu’on donnait avant et qu’on donne à une autre maintenant.

Vous êtes assez persuasif ; d’ailleurs on n’est jamais aussi persuasif que quand on est dans votre cas. Comme il faut d’abord se convaincre soi-même, on trouve des arguments ingénieux et un ton chaleureux du plus heureux effet. Et quand on a terminé sa démonstration, on est si content d’avoir réussi quelque chose que si la personne à qui l’on s’adresse n’est pas convaincue, c’est qu’elle a vraiment mauvais caractère.

Savez-vous ce que c’est que l’amitié ? Croyez-vous que ce soit un sentiment plus tiède qui se contente des restes et des menus services que l’on ne peut éviter de se rendre ? L’amitié, je crois que c’est de l’amour plus fort et plus exclusif… mais moins « tapageur ». L’amitié connaît la jalousie, l’attente, le désir…

Vous étiez mon ami, vous vouliez m’épouser ; cela devait faire beaucoup d’amour.

Et dans la première lettre que je reçus de vous quelques jours après mon arrivée au sanatorium, vous avez écrit : « Je sais que