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Page:Sauvageot - Laissez-moi (Commentaire), 2004.djvu/65

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notre image chez l’autre. Qui a rompu ce charme ? Nous avons cru voir l’image fixe que l’autre avait de nous et nous avons fixé la sienne en nous. Est-ce là ce qui nous a séparés ?

Oh ! ne croyez pas que je vous aie vu alors comme un « pis-aller ». Il n’est pas utile de vous faire humble de nouveau et de vous traiter d’ « objet ». Je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est par fausse humilité que vous parlez ainsi. Il y a quelques mois vous pensiez que vous approchiez de l’homme qui pouvait me plaire. Vous savez que la résignation n’est pas le propre de mon être ; j’ai quelquefois l’apparence du renoncement, mais je médite toujours quelque moyen de « tourner » ce renoncement. Aurais-je alors consenti à vivre avec vous par résignation ? Le tourment d’aimer ne me presse pas au point de chercher un pis-aller ; et si vraiment je le faisais, je ne vois pas pourquoi c’est à vous que j’aurais songé ; votre défection, si je puis dire, ne me peinerait pas comme il apparaît qu’elle fait : je me résignerais de nouveau à prendre un autre objet. N’y a-t-il pas chez vous, même