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Page:Sauvageot - Laissez-moi (Commentaire), 2004.djvu/76

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Je vais pouvoir réagir sans être arrêtée par l’espoir déprimant que les choses reviendront comme elles étaient. Je veux oublier et continuer de l’avant sans plus regarder vers vous. Le passé veut mourir. Depuis de longs mois, sans savoir, je lutte pour qu’il ne meure pas. Je me suis raccrochée à lui, à vous… avec rage, avec tristesse, avec amour. J’ai voulu que tout continue immuable… et j’ai dit chaque jour : demain ce sera comme c’était autrefois. Ce « demain » n’est pas venu. Hier encore je l’attendais : aujourd’hui je n’ai plus à attendre. Je devrais être plus seule ; j’ai le vertige d’un vide où mon cœur privé d’amour se sent défaillir à la pensée des jours creux qui vont venir. Vous êtes parti, mais je me retrouve et je suis moins seule que ces jours passés où je vous cherchais. Je me suis revenue, et avec moi, je vais lutter pour continuer.

Je sais que « votre vieille amitié » est désintéressée et j’en aurai peut-être besoin un jour. Mais je ne pense plus à elle. Restez quiètement dans votre bonheur et ne vous souciez pas de moi. Votre esprit ne peut entendre ce soir les toux qui s’élèvent de plus en plus fort