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98. Les intervalles, dans leurs diverses modifications, se mesurent par tons, demi-tons diatoniques et chromatiques[1]. | Comment on mesure les intervalles dans leurs diverses modifications. |
99. Cette manière de mesurer les intervalles indique avec précision leur nature. En effet, de même que le nom de chaque intervalle se rapporte au nombre de degrés diatoniques qu’il renferme, de même le nombre des tons et demi-tons à accuser, sera celui des espaces qui séparent ces degrés, dans leur succession conjointe. D’où il suit que le nombre de ces espaces (tons ou demi-tons diatoniques) égalera, moins un, celui des degrés. |
EXEMPLE :
Unisson (Intervalle nul), |
1 même degré, 0 espace. |
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Seconde | 2 1 espace. . . degrés, |
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Tierce | 3 2 espaces. . . degrés, |
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Quarte Etc. |
4 3 espaces. . . degrés, |
100. Les intervalles de même nom, quelles que soient leurs modifications, compteront le même nombre d’espaces diatoniques. Ils varieront par la nature de ces espaces, mais non par leur nombre : plus l’intervalle sera grand, plus il contiendra de tons ; plus il sera petit, plus il renfermera de demi-tons ; mais la somme des espaces sera toujours la même. Par exemple : Une tierce majeure contiendra 2 tons (2 esp.) ; Une tierce mineure contiendra 1 ton et 1 demi-ton diat. (2 esp.) ; Une tierce diminuée contiendra 2 demi-tons diat. (2 esp.). |
101. Quant au demi-ton chromatique, il n’apparaît que dans les intervalles augmentés. Il s’ajoute aux espaces diatoniques, sans rien changer à la règle que nous venons d’établir, puisque l’altération qui le produit ne change pas le rang du degré. Ut ré ♯ forment une seconde tout comme ut ré ; et l’une et l’autre seconde ne devront compter qu’un espace diatonique, le demi-ton chromatique ré ré ♯ ne pouvant pas être pris pour espace diatonique. |
- ↑ Nous ne prenons pas exclusivement le demi-ton, comme le font certains auteurs, pour mesurer les intervalles, cette méthode ayant l’inconvénient :
1° De confondre les demi-tons,et en conséquence de ne pas donner la mesure exacte de l’intervalle ;
2° De faire perdre de vue la nature de l’intervalle, en ne se rattachant pas au nombre de degrés qui constituent l’intervalle, et d’où il tire son nom ;
3° De faire naître la confusion, en attribuant à des intervalles très-différents une composition identique. Par exemple : trois demi-tons indiqueront tout aussi bien une seconde augmentée qu’une tierce mineure ; neuf demi-tons seront la mesure de la 7e diminuée, comme de la sixte majeure, etc.