— Là-bas, devant la Marie-Anne de Paimpol. »
Zélia courut devant la Marie-Arne et demanda au marin, qui préparait le repas du soir, s’il avait vu sa petite demoiselle.
Ce garçon ne parlait pas français ; un autre breton répondit pour lui et assura qu’il ne l’avait pas aperçue. :
« Une petite fille ! c’est une petite fille que vous cherchez ? interrogea un jeune novice. Mais elle était là il n’y a pas bien longtemps ; pendant la dispute, je crois bien l’avoir vue s’arrêter devant la goélette la Douce Alice et regarder le lougre hollandais qui est amarré contre. Tenez, là-bas, la fille, où mangent les enfants du pilote Rafau. »
Zélia se précipita vers la Douce Alice, suivie des marins et des curieux qui cherchaient avec elle. Les deux mignonnes étaient assises au bord du bastingage, occupées à manger leur tartine de beurre. On leur demanda si elles avaient vu Liette ; mais, trop petites pour répondre, elles sourirent et montrèrent de la main quatre barques et un bateau anglais amarrés les uns près des autres.
Nouvelles demandes, mêmes réponses ; personne n’avait vu Liette.
« Pendant que vous vous tourmentez, dit quelqu’un, votre petite fille est peut-être retournée, toute seule, chez elle pour vous faire une niche.
— Peut-être bien, dit Zélia ; puis se ravisant : Non, non, Mlle Liette n’a pas fait ça.
— 11 faut y aller voir.
— Je n’ose pas, répondit Zélia. Ah ! que vais-je devenir ? J’aime mieux me jeter à l’eau. Qui sait si elle n’y est pas tombée ? »
Et prenant sa tête à deux mains, la malheureuse bonne se mit à sangloter.
« Mais quelle est donc cette enfant ? interrogea quelqu’un.
— C’est la petite-fille de M. Baude.
Comment ! la petits Liette ! Ah ! quel malheur ! cherchons, cherchons encore !… »
La nuit commençait à envelopper la rive d’un voile brumeux ;