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UN MESSAGER DE MAN.

toutes mes douleurs d’enfant, vous les avez connues ; toutes mes espérances de jeune fille, je vous les ai confiées. Ne craignez pas de parler. Il faut que tous croient en moi sans arrière-pensées. »

À la vue de l’étranger, Liette jeta un cri.

Harris parla. Il raconta que, dès qu’il avait reçu la lettre désespérée de Liette, il s’était mis en campagne, et les résultats de ses recherches avaient dépassé son attente. Il avait aussi revu Mrs Moore, et, avec adresse, ne lui communiquant du récit de Liette que les choses qui pouvaient amener cette femme à un aveu complet, enflammant sa cupidité par la promesse d’une riche récompense, si la jeune fille reconnue de sa famille pouvait faire valoir ses droits, il avait réussi à lui arracher un récit minutieux et circonstancié de l’arrivée de Liette dans l’île de Man.

De ce récit, fait en présence des autorités du pays, Harris apportait un extrait authentique. Mais ce n’était pas tout. Il avait alors couru à Glasgow, où il avait vu les armateurs du William Godder ; il avait obtenu de consulter le livre du bord de l’avant-dernier voyage de l’infortuné navire ; et là il avait acquis la certitude que la petite fille, amenée dans l’île de Man, ne pouvait être originaire