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Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/16

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qu’il y allait de son honneur à ne rien savoir ; l’émulation entre les jeunes filles et les jeunes garçons, tout concourait à développer l’intelligence. En ce temps, les mois de pensionnaires et d’écoliers ne désignaient pas une demoiselle timide ou un adolescent gauche et maussade, bien au contraire, c’était chez eux que se rencontraient l’assurance, l’usage du monde, dont souvent ils avaient besoin de donner des leçons à leurs parens.

Ce n’étaient pas seulement les parvenus qui faisaient entrer leurs enfans dans ces écoles mondaines élevées sur les ruines des couvens ; les orphelins qu’avait fait la terreur y étaient aussi placés ; les uns, faute d’asiles plus convenables, les autres, par suite de cette toute-puissance que la mode exerce en France. C’était la première de ces raisons qui avait décidé l’entrée d’Olympe de Saint-Julien dans la pension fondée par mademoiselle Desrosiers. Avant l’âge de treize ans, la pauvre Olympe s’était trouvée presque orpheline : sa famille avait été moissonnée par la faulx révolutionnaire, sa mère morte en