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Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/190

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père à entamer le récit des plaisirs de la cour de Louis XVI ; tantôt elle l’écoutait avec enthousiasme raconter les exploits éroïques des paysans vendéens. Ou bien, si elle voulait faire diversion à ces souvenirs qui, de glorieux, devenaient trop souvent déchirans, elle excitait adroitement une discussion entre le comte et madame d’Iserlot. Cette vieille dame possédait la facilité d’élocution que donne l’usage du monde, mais elle était frivole et bornée à l’excès. L’abbé disait d’elle qu’elle voyait tous les événemens par leur pointe, et leur faisait elle-même une pointe aussi effilée que celle d’une aiguille. Ainsi, lorsque le comte déplorait le malheur des contrées soulevées contre la république, la physionomie de Mme d’Iserlot annonçait qu’elle voyait ce tableau sous des couleurs encore plus sombres, puis elle s’écriait :

— Quelle existence que celle de ces pauvres Vendéens ! Plus de société, plus de réunions ; plus de bals, plus de fêtes ! ils sont contraints de vivre comme nous vivons ici.