Aller au contenu

Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/205

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de Saint-Julien ; le pauvre magister lui-même n’avait rien trouvé à lui opposer. Il quitta donc la commune. Un beau matin on l’avait vu revenir de Paris en uniforme de soldat du train : un fouet de postillon remplaçait dans sa main la férule du maître d’école. Quittant des disciples ingrats, il allait conduire un fourgon à l’armée de Sambre-et-Meuse.

Depuis son départ et celui du curé, petits garçons, petites filles oubliaient à qui mieux mieux alphabet et catéchisme, lorsque mademoiselle de Saint-Julien, attristée d’un pareil spectacle, entreprit d’acquitter les promesses de la république en donnant un enseignement gratuit à ce petit peuple.

— Envoyez-moi vos enfans depuis onze heures jusqu’à une, je leur apprendrai à lire, écrire, compter ; cela ne vous coûtera rien.

Cette conclusion décida quelques parens. Il est probable que si mademoiselle de Saint- Julien l’avait remplacée par celle-ci : « il vous en reviendra quelque chose », ils se