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Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/219

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nait ses regards sur sa ferme, sur son enclos, et qu’elle se disait :

— C’est moi qui ai fait cela. Il y a trois ans ce parc était en friche, maintenant mes terres sont les meilleures et le mieux cultivées de la contrée. Cette cour offrait à l’œil un spectacle de désolation ; l’ordre, la propreté, l’aisance y règent. Ces fleurs, je les ai semées ; ces arbres fruitiers, je les ai presque tous greffés de ma main. Mme d’Iserlot, qui méprisait si fort la campagne, y vit contente auprès de nous : elle commence à comprendre qu’on puisse se plaire hors de Paris. Mon père était pauvre, triste et malade, il est aujourd’hui riche, gai et bien portant. Ah ! mon oncle ! mon oncle ! soyez béni pour tout le bien que vous m’avez fait. Si vous m’eussiez laissée chez mademoiselle Desrosiers, ainsi que je le désirais au fond du cœur, que serais — je maintenant ? Pauvre comme Amélie ; ou si la fortune m’avait souri un instant, les folles joies du monde auraient peut-être détruit ma santé, comme celle de la pauvre Clarisse !