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Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/232

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sont le rendez-vous de toutes les célébrités du jour. On y passe très-agréablement son temps à faire des emplettes ou à causer comme dans un salon. J’examinais un fort bel organdi anglais, dont l’acquisition me tentait assez pour me faire oublier un instant la société, lorsque j’entends Mme de V. qui, se penchant par-dessus son comptoir, demande à ma mère la permission de lui présenter M. de Monclard. Elle ajouta quelques mots, mais à voix si basse qu’il me fut impossible de les saisir. Ma mère répondit par un signe de tête affirmatif. Un instant après, Jules vint nous saluer. Je le connaissais de vue comme je connais tous les jeunes gens à la mode, pour l’avoir rencontré au bois de Boulogne, au jardin Marbeuf, à Tivoli, Frascati, enfin dans les endroits où l’on va passer les soirées.

Le soir même, nous le trouvâmes dans les beaux salons du pavillon d’Hanovre, et comme la foule ne me permettait pas de marcher à côté de ma mère, conduite par M. Darson, dont l’énorme corpulence suffit pour former encombrement, M. de Monclard m’offrit son